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Le maire de Mazaugues et la dynamite d'entreprise-Droit de réponse

Dernière mise à jour : 13 déc. 2021

Dans le dernier bulletin municipal, http://www.mairie-mazaugues.fr/media/le_bulletin_mazauguais11_compressed__054136500_1845_07122021.pdf , monsieur le maire présente un bilan de son action, consacre deux pages au sujet de la carrière et tente ainsi de justifier pourquoi il n’a jamais été à nos côtés. Voici notre réaction à ces déclarations.


Tout d’abord, un petit rappel.


« Dans la perspective de répondre efficacement aux légitimes attentes des habitants, nous nous sommes regroupés et avons formé un collectif citoyen, collégial, représentatif de la population, déterminés à mettre en place une pleine démocratie ouverte, à la fois participative et consultative. Nos projets seront humains, honnêtes, réalistes et réalisables, basés sur la légalité, sur la transparence, sur la confiance, sur le bien vivre et le bien être ensemble, sur la qualité de vie, sur l’environnement et sur la consultation des Mazauguais. »


C’est en ces termes prometteurs que se présentaient à nous les candidats de la liste SVP, aujourd’hui élue depuis un an et demi. Leur engagement contre la carrière (ce fut le cas de tous les candidats à cette élection) nous permettait ( CACM et tous les opposants à ce projet) d’envisager l’avenir avec la nouvelle municipalité de Mazaugues à nos cotés.



Le bilan (à propos de la carrière).


En abordant le sujet par « Vos élus, dans une logique d’apaisement et par souci de légalité, ont clos un dossier qui a trop longtemps divisé les Mazauguais, la carrière », M. le maire semble oublier que tous les candidats Mazauguais avaient signé la charte proposée par le CACM, s’engageant à « empêcher tout projet industriel et plus particulièrement le projet de carrière à Mazaugues ». Aucun n’a pris le risque de se montrer favorable à la carrière.


Non, monsieur Gueit, les Mazauguais n’étaient pas divisés sur ce sujet, ils se sont prononcés et y sont opposés, certains sont élus.

De plus, devant le volte-face de la mairie, le CACM a décidé d’aller en justice pour que les lois sur l’eau et sur l’environnement soient respectées par Provence Granulats. Si certaines actions n’ont pas abouti, jugées sur la forme plutôt que sur le fond, d’autres sont encore en cours.

Non, Monsieur Gueit, le « dossier » n’est pas clos.




En terminant par « Il revenait à la commune de se conformer aux obligations légales validées par le juge administratif » pour tenter d’expliquer pourquoi vous prenez la décision de signer le permis de construire, vous oubliez de dire qu’une décision de justice peut toujours être contestée (ce que le carrier sait et ne se prive pas de faire à chaque fois qu’une décision lui est défavorable).

Par cette signature, vous avez méprisé douze années de lutte et servi sur un plateau ce que Provence Granulats attendait pour commencer l’exploitation (le carrier bénéficiait déjà de l’autorisation depuis 2018 mais n’avait entrepris aucun travaux).


Non, monsieur Gueit, une décision de justice n’est pas incontestable . Le CACM a aussi attaqué ce permis de construire.


Les deux pages spéciales, intitulées « A propos de la carrière... »


Votre tribune M. le maire commence par « gouverner c’est prévoir », suivent une série d’affirmations toutes aussi biaisées qu’injustifiées, le tout avec un vocabulaire effrayant et extrême : « Prévoir que la carrière va ouvrir envers et contre tout », « nous sommes arrivés au terme d’une longue procédure », « un ultimatum face auquel l’avenir du village était en jeu » « dette colossale », « jouer l’avenir de Mazaugues sur un coup de dés ».


Monsieur Gueit vous déclarez avoir dû choisir entre « avoir une carrière, une dette colossale et aucune compensation » et « avoir une carrière mais pas de dette et pas de mise sous tutelle ».

Il semble bien qu’à aucun moment, une autre solution n’ait été envisagée par vos soins!


Puis, vous déclarez « la responsabilité que vous nous avez confiée nous oblige à prendre des décisions de terrain parfois éloignées des idéologies et de la bien-pensance ».

La défense et le soin de l’environnement, de la biodiversité protégée par l'Europe, des paysages du Parc, de l’eau potable partagée par des centaines de milliers de personnes, tout cela serait de l’idéologie et de la bien-pensance ?

C’est extrêmement désobligeant envers toutes celles et tous ceux qui ne seraient donc pas responsables puisqu’ils ne partagent pas votre position. C’est aussi très éloigné de la « consultation des Mazauguais » promise lors de la campagne électorale.


Suivent quatre questions qui vous auraient été posées et auxquelles vous répondez.


Sur la signature du permis de construire, vous vous justifiez ainsi: « Si nous avions refusé ... nous aurions été en grande difficulté pour demander le retrait de la requête d’indemnisation d’un million cinq cent mille euros réclamée par le carrier ».

Ce serait donc sous la menace de Provence Granulats que vous auriez cédé ?

Mais dans votre billet (quatre pages avant) vous expliquez qu’ « Il revenait à la commune de se conformer aux obligations légales validées par le juge administratif » sans évoquer cette entente ???.


Sur le « revirement » vous vous justifiez ainsi: « après consultation du sous-préfet, de la communauté d’agglomération de la Provence verte et du parc naturel régional nous avons considéré que le combat était perdu ».

Ce sous-préfet n’est déjà plus là.

Quant à la communauté d’agglomération de la Provence verte et au parc naturel régional, M.Gueit, vous oubliez de dire que les élus de ces deux assemblées ont voté contre la carrière et ce, à l’unanimité ( vous n'étiez pas encore élu).


Sur la « convention» passée avec le carrier, vous vous justifiez par « ainsi, la convention d’utilisation de la route existante et de 200m d’accès … ont permis d’obtenir 100000€ par an... ».

Juste à l’endroit où le CACM a pu constater et faire enregistrer la présence d’espèces protégées, vous, monsieur le maire décidez d’en faire le passage de 80 rotations de poids-lourds chaque jour pendant 20 ans renouvelables!!!!!.





Et là, il n’est plus question d’«injonction d’un tribunal » ou de « grande difficulté pour demander le retrait de la requête d’indemnisation ».

Il s’agit maintenant de collaborer avec Provence Granulats et de lutter à leur côté contre toutes celles et tous ceux qui s’opposent à cette carrière.

Pour preuve, la mairie de Mazaugues a mandaté une avocate pour s’opposer au référé suspension du permis de construire et a réclamé plusieurs milliers d’euros au CACM.


Monsieur Gueit dit « prévoir le Mazaugues de demain » mais il sera sans biodiversité, au détriment de la masse d’eau et de la nature, si belle à Mazaugues. Tout cela pour quelques milliers d’euros... d'ailleurs, un terrain communal a déjà été vendu pour que la casse auto puisse s’agrandir.

Mais nous, opposants à ce projet de carrière, nous voulons un avenir où nos enfants pourront profiter comme nous des richesses de la nature ; le monde industriel d’hier doit rester derrière nous et ne surtout pas continuer à détruire de nouveaux espaces.


Un dernier mot à celles et ceux qui ont « considéré que le combat était perdu » : la citation qui nous anime est plutôt


« Le seul combat perdu d’avance est celui auquel on renonce ».


Le Collectif Anti Carrière de Mazaugues


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